La jeunesse suisse toujours férue de voitures

La jeunesse suisse toujours férue de voitures

25 février 2016 agvs-upsa.ch - En dépit des nouveaux concepts de mobilité, la voiture a toujours la cote auprès de plus de 90 % des jeunes adultes de 18 à 24 ans en Allemagne, en Autriche et en Suisse. De toute évidence, ces « digital natives » la considèrent également comme un symbole de liberté et de prospérité. Les aspects environnementaux, en revanche, passent plutôt au second plan.


La jeunesse suisse toujours férue de voitures. (photo obs/Allianz Suisse)

 

La voiture reste le moyen de locomotion préféré des jeunes. Telle est la conclusion de l'étude « Jung und urban » du Centre technologique Allianz (CTA), pour laquelle quelque 2200 personnes de 18 à 24 ans ont été interrogées en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Intéressons-nous plus particulièrement à la Suisse: dans ce pays, 58 % des sondés sont d'avis que la voiture sera davantage utilisée à l'avenir, alors que 10 % seulement s'attendent à ce qu'elle le soit moins. Les jeunes Suisses devancent ainsi leurs homologues allemands (55 %) et autrichiens (47 %). Seul un détenteur de permis de conduire sur 14 ne possédant pas sa propre voiture estime qu'il n'en achètera pas au cours des dix prochaines années. « Pour de nombreux jeunes, avoir son propre véhicule reste un rêve qu'ils veulent réaliser tôt ou tard. Ils associent la conduite automobile à un sentiment de liberté et d'indépendance », déclare Patrick Eugster, responsable des assurances de véhicules à moteur chez Allianz Suisse.

Les jeunes Suisses ont les moteurs les plus puissants
La fascination reste donc grande, mais le budget généralement serré. À cet âge, ils ne sont que la moitié environ à avoir le privilège de posséder leur propre voiture; les autres doivent demander la clé à leurs parents ou à leurs frères et soeurs avant une sortie entre amis. Néanmoins, lorsqu'ils ont les moyens de s'offrir une voiture, les jeunes accordent davantage d'importance aux considérations pratiques qu'aux aspects émotionnels. Ainsi, lors de l'achat, ils veillent avant tout au prix, à la consommation et aux frais courants. Leur situation financière n'étant pas encore très confortable, un véhicule d'occasion leur convient. Près de 50 % des modèles qu'ils conduisent ont plus de dix ans, ce qui augmente le risque d'accident. Dans les cas d'accidents graves notamment, on constate qu'un grand nombre de ces véhicules ne sont pas encore équipés de systèmes de sécurité embarqués comme le contrôle électronique de stabilité (ESP). C'est pourquoi, selon Patrick Eugster, les acheteurs de véhicules neufs ou d'occasion doivent absolument s'assurer que ces derniers disposent d'un ESP et ont obtenu au moins quatre étoiles au crash-test de l'Euro NCAP. En Suisse, une particularité saute aux yeux: par rapport à ceux des pays voisins, les véhicules des jeunes automobilistes ont des moteurs beaucoup plus puissants. Si la puissance moyenne est de 94 CV en Autriche, elle est d'environ 100 CV en Allemagne et de 152 CV en Suisse.

La voiture électrique oui, mais seulement si elle est abordable
Quels sont les avis concernant les thèmes actuels liés à la mobilité, comme les voitures électriques, le car sharing ou l'enregistrement des données d'accidents ? Là encore, le prix est souvent le critère déterminant. Ainsi, selon l'enquête, 68 % des jeunes conducteurs suisses envisageraient l'achat d'une voiture électrique si le prix et la puissance de celle-ci étaient comparables à ceux d'un modèle classique. Ce pourcentage diminue toutefois rapidement lorsque le rapport prix/puissance tourne à la défaveur du véhicule électrique. Ils ne sont alors plus que 25 % à se dire prêts à dépenser plus pour l'électromobilité. Un jeune sur trois, tout de même, s'imagine très bien avoir recours au car sharing. En revanche, seulement un jeune sur huit environ accepterait de partager leur voiture dans le cadre d'un système de location anonyme pour arrondir ses fins de mois. Pour ce qui est des enregistreurs de données d'accidents, les jeunes automobilistes suisses sont des précurseurs par rapport à leurs voisins : 71 % d'entre eux (contre 67 % en Allemagne et 66 % en Autriche) se disent favorables à leur installation, à condition d'en retirer des avantages financiers. Le sondage représentatif du CTA montre par conséquent que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas formellement opposés à l'enregistrement de données sous cette forme.

 

  
Pour l'étude « Jung und urban » (octobre 2014) sur la sécurité et la mobilité menée auprès de jeunes conducteurs en Allemagne, en Autriche et en Suisse, le Centre technologique Allianz (CTA) a analysé des sources de données officielles, consulté ses propres dossiers de sinistres et fait réaliser par l'institut GfK (Gesellschaft für Konsumforschung), à Vienne, une enquête représentative en ligne en Allemagne, Autriche et en Suisse. Dans ce cadre, 2200 jeunes de 18 à 24 ans ont été interrogés sur leur comportement en matière de mobilité.
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